Vacancier mystère 2016 : Les pères noël prennent des vacances !

Avant cela, il fallait d’abord se rendre chez les Walker. Ça n’allait pas être une mince affaire : en plus du miroir dont le cadre ne serait soi-disant pas de la bonne teinte (alors qu’ils avaient validé ce choix), ils avaient fait toute une affaire d’un soi-disant cafard qu’ils auraient croisé dans leur future et nouvelle cuisine ! Elle ne se connaissait aucun don de domptage pour ces petites bêtes. L’idée brillante de leur offrir un désinsectiseur électrique lui avait traversé l’esprit. Leurs mines déconfites, en ouvrant le paquet, l’auraient réjouie. Elle espérait qu’ils n’avaient pas fait de manœuvre dolosive afin de contester la facture des travaux d’aménagement de la maison.

En arrivant près de l’océan Atlantique, à Cape May, Christie et elle avaient une petite appréhension. Presque deux heures leur furent nécessaires pour rejoindre cette partie de la côte en voiture. En passant devant cet ancien et magnifique manoir centenaire, elles savaient qu’elles étaient arrivées. Elles étaient déjà venues de nombreuses fois, et parfois même en restant dormir en ville, à l’hôtel qui n’avait de français que le nom, le « Marquis de Lafayette ». Il proposait des chambres avec balcon avec une magnifique vue sur l’immensité bleue qui lui faisait face. Elles aimaient y boire un petit verre de vin, bercées par les flots. La ville possédait encore de très nombreuses maisons anciennes, et un phare, construit lui, en 1859, surplombait le parc naturel. Elles avaient gravi ses centaines de marche un jour de printemps ensoleillé, et la vue les avait conquises.

Kelly gara sa voiture sur Pearl Avenue, devant le 506. La maison n’était pas gigantesque, mais du jardin on accédait directement à la plage et l’océan s’étendait à perte de vue. Elle était neuve, et semblait pourtant du siècle dernier. Son style était celui de la côte est. L’entrée couverte, soutenue par de fines colonnes, était recouverte d’un toit de zinc, comme ceux des immeubles parisiens. Le gazon devant l’entrée était impeccablement tondu et deux très beaux hortensias égaillaient celui-ci.
Jason Walker se tenait sur le perron, elles venaient de le prévenir par SMS de leur arrivée.

- « Mr Walker, bonjour, comment allez-vous ? » dirent-elles à l’unisson.

Il n’esquissait aucun sourire, comme à son habitude. Ce qui était dommage. Il était pourtant bel homme, avec ses tempes grisonnantes et ses yeux d’un noir intense. Il était assez grand et élancé. Étonnamment, il était habillé de façon très décontractée. C’était bien la premières fois qu’elle le voyait sans costume cravate. Il était en bermuda, assez près du corps, ses jambes étaient musclées, il devait sans doute faire pas mal de vélo. Il portait un t-shirt sans manche rouge, assez large, qui laissait apparaître ses solides épaules et l’on devinait son torse athlétique.

Il n’y avait que 5 marches, mais elles se sentirent toutes petites face à cet homme, qui les toisait. Kelly crut lire un moment dans son regard un sentiment de peur, mais elle se ravisa rapidement, en se disant qu’il n’était sans doute pas homme à craindre quoique ce soit.

- « Mesdames, je vais bien. J’espère que vous avez fait bonne route jusqu’ici. Nous pourrions passer au salon puisque celui-ci est terminé. »
Il paraissait se détendre. Il avait presque l’air amical. C’était surprenant.

J'ai la chance d'avoir ces cups qui font des jaloux dans les salons où je vais.