La Belle et la Bête [Disney - 2017]

Je sors de ma séance, et j'ai passé un très bon moment.
Oui, le film n'est pas parfait. Mais mérite-t-il vraiment tout ces reproches ?

Visuellement, c'est vraiment beau.
J'adore particulièrement la gestion des couleurs, vraiment chatoyantes, avec des ombres très bleues et des lumières très dorées. Parfois dans certaines scènes, les couleurs tendent même vers des teintes plus sépia qui lui donne un côté un peu ancien (comme la reprise de Belle).
L'influence de Cocteau est vraiment présente dans le film dans les décors, et même dans l'apparence de la Bête. Un bel hommage à l'une des plus belles versions de l'histoire au cinéma.
J'ai trouvé le château magnifique, j'adore le coté fantastique, torturé et ruiné qui s'en dégage. Cette beauté passée qui flétrie, se dégrade, à l'image de la rose. La malédiction n'en est que plus présente.
Parfois, on ressent malheureusement trop les effets spéciaux, même si ça ne m'a pas vraiment gêné.

Mais ce qui plombe le plus le film à mon sens, c'est sa scénographie qui manque cruellement d'audace, et un rythme un peu trop linéaire. Ce n'est pas horrible non plus (il y a d'ailleurs de très beaux plans dans le film), mais c'est vraiment dommage d'avoir manqué cette opportunité d'en faire quelque chose de vraiment éblouissant.
On retrouve tout de même pas mal de rappels des plans de l'original, même si ceux-ci sont déplacés dans l'histoire (par exemple la caméra qui tourne autour de Belle durant la scène Bonjour, ou le travelling arrière par la fenêtre de la chambre et qui donne ensuite sur le château, la camera qui tourne pour révéler la bibliothèque etc…), même si ils ne parviennent pas à être aussi réussis que la version animée. Erreurs du film ou qualités de l'image en salle, pas mal de rotations sont assez flous, empêchant de vraiment profiter de ce qui est censé nous être présenté.

Le premier grand numéro musical du film est un peu perturbant tant il est différent de celui de l'original tout en étant assez proche. Alors que l’original mettait Belle en valeur, désormais elle est étouffé dans ce village où elle peine à exister, jusqu'à ce qu’elle sorte loin du village dans la reprise, et même là, elle fixe non vers le lointain, mais vers le village étouffant dans lequel elle est bloqué. Un changement assez perturbant et loin de la grandeur de l'original, mais un choix compréhensible même si trop maladroit pour être vraiment percutant.
Et c'est un peu ça pour tout, comme si ils savaient qu’ils ne pourraient pas rivaliser avec la version 91, choisissant alors volontairement plus d’intimité et d'erreurs assumés que du vraiment spectaculaire parfaitement maîtrisé.
Gaston est un vrai show qui n’est pas sans rappeler les versions Broadway, où Lefou paye discrètement chacun pour qu’ils participent à jouer en l’honneur de Gaston. Be Our Guest est un véritable numéro de cabaret tout en lumière, malgré quelques gaffes de mise au point du personnel (On remarquera que la pauvre Belle n’arrive pas à manger tranquillement sans qu’on lui pique ses plats, clin d’œil au fait que Belle en 91 ne mangeait rien ?). Tandis que Tale As Old As Time montre les amants en train de danser pour la première fois ensemble de manière imparfaite, se cherchant un peu (Belle technique d’ailleurs tant Belle et la Bête semble vraiment se toucher, sans glissement).

J'ai aimé les ajouts, dont certains permettent de justifier certaines ellipses ou questionnement de l'original (tous les objets sont vivants ? Comment Belle monte la Bête sur le cheval ? etc). Il y a un grand respect pour l’original qui s'en dégage, et que les quelques changements ne nuisent en aucun cas. Ce qui est assez perturbant quand on connait pas mal le film et ce qui l'entoure, c’est qu'on a un peu l'impression qu'ils ont fait une liste de toutes les interrogations faites au fil des années pour y coller une réponse à chacune (la mère de Belle ? les parents de la Bête ? les objets sont tous vivants ? comment Belle monte la Bête sur le cheval ?...), ce qui se retourne un peu contre eux au final à vouloir tout expliquer malgré un temps qui n’est pas non plus trop extensible.
Toujours dans les ajouts, j'ai adoré retrouve des clins d'œil ici et là aux versions préliminaires de la version Disney 1991 (comme les boites à musique, qui furent remplacé par Zip, les quelques notes de Be Our Guest à l'arrivé de Maurice au château, ou lorsque Belle demande au prince ce qu'il pense de se laisser pousser la barbe), Cocteau (comme le Magnifique/cheval blanc ou la rose blanche),  versions Broadway et contes (la rose ramenée par le père, le cheval blanc qui amène au château, les triplettes qui prennent le coté superficiel des sœurs, même le nom du village est le nom de l'auteure d'une version du conte etc…).
Dans la catégorie détails qui m'ont fait rire, le "This is France" de Be Our Guest, avec Lumière qui coupe un aliment qui n'est pas sans rappeler une guillotine. X)

Les nouvelles chansons s'inscrivent vraiment bien dans le récit, je préfère d'ailleurs Days In the Sun à Human Again et j'ai un vrai coup de cœur pour Evermore.

Chaque acteur livre une bonne performance générale, parvenant à la fois à rester proche de la version 91 et à proposer quelque chose de différent.
Mention spécial à Dan Stevens. La Bête étant l'un des personnages Disney que je préfère, j'avais un peu peur de cette nouvelle version, et j'étais vraiment sceptique lors de l'arrivée des premiers visuels. Et pourtant, sa performance est juste incroyable, et même si sa Bête est vraiment différente de celle de 91, j'ai retrouvé tous ces traits, ses fêlures, ses réparties et le côté vraiment touchant. Même son design tant décrié me plait, mélange d’animaux tel que le lion (coté royale de l'animal) ou encore le bélier (animal d'ordinaire paisible capable d'une grande violence), entre la Bête Disney de 91 et la version de Cocteau, entre l'imposant physique bestial de la première, et le coté plus classe et humain de la seconde, dont le visage permet une grande palette d'expression de l'acteur, de la rage menaçante à la tristesse, en passant par les sourires, laissant tantôt place à l'animal, tantôt à l'humain. Oui, parfois on sent un peu trop la CGI, mais la performance reste assez impressionnante. Evermore m'a vraiment beaucoup touché, le meilleur ajout à mes yeux qu'il a été fait dans cette version. Même si une fois encore, la scénographie ne rend pas justice à ce passage, alors que l'idée était plutôt bonne de la faire grimper toujours plus haut en regardant la lumière d’espoir de Belle s'éloigner peu à peu au loin.

Belle a toujours été jugé étrange et intelligente, ces traits sont accentués ici. Le coté inventeur colle d'ailleurs très bien, la relation avec son père, désormais plus artiste, est vraiment touchante. Elle est moins snob, moins élégante, mais plus ouverte aux autres et généreuse à l'image de celle du conte. Belle cesse également un peu d’être une " perfection intouchable", moins parfaite, moins gracieuse, elle est parfois un peu ridiculisée, hurle de surprise, glousse, fait la gueule, mais est également plus combative (mais sait aussi être très féminine). Bref une fille assez normale, plus "réelle", mais toujours un beau modèle pour les plus jeunes qui s'y identifieront.
J'ai bien aimé la partie Montmartre, le fait qu'elle avait besoin de connaitre son passé qu'on lui avait caché, savoir d'où elle vient et pour pouvoir avancer. D'ailleurs elle prend peu à peu conscience de la réalité face à son imagination (C'est bien plus petit que je ne l'imaginais, dit-elle en arrivant sur le lieu), réalisant que son père a dû se résoudre à abandonner la femme qu'il aimait, la laissant mourir seule, pour les sauver.
Ce n'est pas grand-chose, mais à ce moment, Belle et la Bête commencent vraiment à s'ouvrir de manière plus intime et proche, cessant de se taquiner dans leurs dialogues. Une gradation de leurs sentiments à chaque chanson : Something There marquant l'apprivoisement de l'un à l'autre et la naissance de la complicité, Montmartre l'intimité et la sincérité qui s'installe entre deux amis, Tale As Old As Time la prise de conscience de l'amour qui naît.
Je pense qu'Emma Watson, quoique en dise, et malgré des capacités en chant plus limitées que le reste du casting, à beaucoup apporté au personnage, la rendant plus vivante et humaine qu'une simple lectrice rêveuse. On ressent son investissement et ça fait plaisir à voir.

Belle et la Bête ont désormais plus de points communs, plus d’échanges (la Bête n’est plus drôle que par gaffes mais par sa répartie) et de partages sans être poussés par le personnel. Leurs échanges sur leurs passés respectifs accentuent cette proximité et cette intimité qui se crée entre eux.
Le passé de Gaston justifie un peu plus que le simple charisme pourquoi il est tant respecté dans le village et ses capacités physiques. Le fou gagne énormément en sympathie et épaisseur. Le duo comique fonctionne à merveille ! Luke Evans et Josh Gad s'en donne décidément à coeur joie !
Maurice est vraiment touchant ici, moins fou mais toujours aussi comique et gaffeur. On comprend cela dit que les villageois finissent par le trouver un peu fou.
Moins de changements parmi les objets, mais j'ai apprécié la plus grande présence de la complicité de Lumière et Plumette, ainsi que les ajouts de Garderobe et Cadenza. Leurs designs est à tous bien trouvés, rendant la malédiction vraiment plus pesante qu'en version animé. L'une des scènes les plus touchantes est d'ailleurs celle de la fin des objets, un très bel ajout, mais qui malheureusement prend le pas en intensité sur celle entre Belle et la Bête, ce qui est vraiment dommage.

J'apprécie beaucoup que le film présente pas mal de facettes de l'Amour, qu'importe la couleur de peau ou le sexe, que ce soit l'amour familiale, amical ou romantique, même si ce dernier entre Belle et la Bête reste bien entendu le centre de l'histoire.

Ma seule grosse gêne sur les changements est à propos de la présence de l'enchanteresse, même si c'est plus encore une fois dans la scénographie plus que son impact dans l’histoire (j'aurais préféré qu'elle reste une sorte d'ombre, plutôt que sa mise en valeur à chaque apparition, ce qui m'a un peu coupé dans l'émotion lors du final).

La très belle dernière scène permet tout de même de finir sur une belle note.

J'ai de même beaucoup aimé voir les acteurs apparaître un à un au générique, comme des acteurs faisant un dernier salut à la fin d’une représentation. Enfin… j'aurais surtout préféré que le cinéma ne coupe pas le générique alors que Céline Dion n'avait même pas encore fini de chanter…
Dommage également pour l'absence d'ouverture, pourtant existante, mais j'avais lu que Bill Condon avait annoncé que cette version ne serait que peu diffusé en salles donc je m'étais préparé à son absence.

Ce film m'a rappelé à quel point l'original est bon, me donne l'impression de le redécouvrir après tant d'année et de visionnages, et lui redonne un nouveau souffle et un regard neuf. Ressentir les gens réagir comme si ils découvraient l'histoire, rire, et applaudir à la fin… Qu'est ce ça devait être alors en 1991 !

En ressort tout de même l'impression d’être passé juste à côté de quelque chose qui aurait pu être vraiment grandiose, même si ce film est déjà bon. Il ne manquait vraiment pas grand-chose pour passer de l’un à l’autre.

Flounder super critique qui tire le film vers le haut et réussis à en  faire oublier les défauts. Elle est bien rédigée donne envie de voir le film pour ceux qui l'ont pas vu .
Globalement le sentiment est positif à la sortie de la séance c'est dû notamment au sentiment nostalgique et au cadre de conte de fée .



Au delà de ces deux facteurs  mes réels  reproches sur ce film: c'est comme tu le dit son manque d'audace et d'ambition également ce manque de focalisation sur l'histoire.Ajoutons à cela plein de digressions qui ne sont pas forcément les bienvenues .Un problème de rythme ( c'est vraiment ça qui m'a le plus gêné)  les chansons se succèdent un peu trop rapidement ce qui donne une sensation d'étouffement .
En outre à  chaque fois que la pression monte il y a un truc qui la fait redescendre dans l'instant. Evermore casse un peu justement toute la tension du moment, c'est bien dommage. Si elle avait été mieux gérée avec deux trois  plans de Belle en train de se preparer,  d'atteller son cheval etc ça aurait été dans la continuité  du récit . Là on sent un peu qu'on s'arrête pour que la bête ai son moment.
C'est pareil pour Days in the sun ma préférée de la soundtrack je trouve que dans le contexte du film elle peine à suciter de l'émotion ( surtout quand là caméra s'éloigne  de Belle ) il aurait fallu la rapprocher . On sait déjà qu'elle est prisonnière et  il y avait deja un plan ou 2 similaires précédemment du coup ça faisait un peu redondant. Et puis le dialogue avant la chanson rend la chanson redondante si la chanson avait été intégrée directement au dialogue  ça aurait eu plus d'impact .

Ensuite je suis d'accord avec toi sur la scène de Belle ça donne un peu le tournis surtout en 3d vu que la caméra va un peu dans tout les sens .


Pour la romance c'est assez louable ce qu'ils ont  essayé de faire mais vu que les saisons on été suprimées on a l'impression que ça se fait en 3 jours. Sans compter que le schéma de romance est assez commun au genre des films romantique . Un autre problème qui m'a un peu perturbé est en rapport avec le choix de la robe de Belle. Les manches sont très courtes elle sort dehors à la fin de la danse et elle ne frisonne pas,  pourtant c'est l'hiver .

En plus de cela on sent un manque de dimension en raison d'un peu d'avarice dans le budget. Surtout là chemise du prince lors de la transformation et une chevelure pas assez brouillonne( il n'y a pas de fourches ni de pointes ) pourtant il est resté négligé pendant toutes ces années et  la bourrasque qu'à du produire la transformation ne sent pas sur son apparence ( dans un dessin c'est plus pardonnable ). En plus il tombe debout sur ses deux jambes . Dans le dessin animé au moins il tombe allongé et se relève avec plus de grâce . Le fait qu'il retombe ainsi dans le film ressemble plus a une publicité  ou un tour de magicien ou encore un Deus  ex machina  plutôt qu'à une véritable renaissance.


En voulant supprimer les quelques défauts de l'animé celui en crée de plus gros et sucite beaucoup de questions . Je ne sais toujours pas comment Gaston est mort encore un autre deus ex machina je suppose . Si il pleuvait et q'un éclair frappait ( ah non c'est déjà dans blanche neige ). Non cette mort manque de logique sauf si l'enchantersse y est pour quelque chose mais on le saura jamais finalement. Il y a beaucoup trop de raccourcis et de digressions dans ce film.
Après tout ces defauts on les remarques  pendant la séance mais quand on se met à y réfléchir on en trouve à la pelle . C'est comme si il y avait un manque de vérification et de communication entre les équipes du film tout est rushé et très brouillon .

Ce que tu dit sur le fait qu'ils avaient la pression par rapport à l'original se ressent surtout au début , je l'ai ressenti sur la prestation d'Emma on sent qu'elle avait la pression au début mais finalement pour toutes les scènes ajoutées elle est un peu plus naturelle.


On sent également une checklist , un cahier des charges comme cela a été dit maintes fois  et un manque de prise de risques réelles ( je ne compte pas les petites digressions dispensable ).L'atlas était une occasion en or non saisie dommage . Quid de la défense de Belle par le prête noir au début , pourquoi en sa qualité il ne tente pas de raisonner le village . L'enchantersse me paraît également  bien injuste, ses sorts sont loin d'être impartials  elle ne punit pas vraiment les villageois ....

Le féminisme tient avec lequel on nous a bassiné  pendant toute la promo. Il est bien peu présent . Finalement Maurice reste le technicien de la famille. C'est lui qui trouve le moyen de les libérer de la voiture. Et que fait Belle pendant ce temps? elle sort une épingle a cheveux... comme c'est progressiste . Si c'était assumé jusqu' au bout elle se serait débrouillée toute seule à ce moment . Dans le  roman inspiré  du remake belle à la fin faisait une Cole au sein du château pour apprendre aux petites filles à lire . Où est passé cette scène ?
Bref tout est timide sur ce niveau mème l'histoire avec le fou qui a fait couler beaucoup d'encre ( on en a déjà beaucoup parlé) .


Bref tout ces petits défauts entache pour moi la qualité de ce film. Pourtant d'habitude je ne m'attarde pas autant  sur le côté technique, là c'est vraiment ce qui pêche le plus  ici. Le film peine à exister par lui-même . Je n'ai pas une seule fois pensé au film de 1991 de toute la séance ,je l'ai regardé pour ce qu'il était . Et bien même si il est sympathique il est loin d'être irréprochable . La faute à une exécution approximative qui diminue l'impact de chaques scènes à tension dramatique . Reste une scène que j'ai particulierment aimé la scène de bal de fin qui pour le coup elle est mieux réussi que l'original pour le reste je note rien de spécial .