Toy Story 4 [Pixar - 2019]

C'est comme si le film nous montrait qu'un jouet ne pouvait être lié qu'à une seule personne durant son existence, tout comme ceux qui pensent qu'on a qu'un seule grand amour dans notre vie alors qu'on change, on évolue et on se renouvelle sans cesse. Woody, lui, est condamné à vivre dans son passé parce qu'il n'est pas accepté par Bonnie. Il aurait pu évoluer et vivre un nouvelle histoire avec Bonnie mais elle ne veut pas de lui.
Sa fin n'est pas heureuse pour moi : c'est un jouet abandonné qui n'a plus personne pour l'aimer et prendre soin de lui.  

en tant que jouet, son but est qu'on l'aime et qu'on joue avec lui. En n'ayant plus d'enfant, il devient inutile. Avoir un enfant, c'est l'objectif de chaque jouet.
Woody devient libre mais surtout, il est seul. Plus personne ne prend soin de lui, ne s'intéresse à lui. La bergère est gentille mais elle reste un jouet, elle aussi.
Woody et elle ne sont pas les esclaves des enfants. Ils ont été conçus pour eux.

le plus triste c’est que ce n’est même pas les jouets en général qui n’aurait le droit qu’a un grand amour, puisque Jessie a connu Emilie puis Andy et Bonnie avec qui ça se passe bien. C’est Woody encore et toujours malheureux sur qui le sort s’acharne, enfin ça vient de sa personnalité évidemment mais bon, tout ça pour ça ... je regrette beaucoup que Andy ne l’ait pas garder à la fac puis donner à ses gosses

Tout d'abord j'ai beaucoup apprécié l'introduction avec l'explication de la disparition de Bo (bien que cela contredise quelque peu les propos de Woody dans Toy Story 3 qui affirmait que "ils (la Bergère et les autres jouets manquants) ont tous trouvé un nouveau foyer"). C'était un bon moyen de combler ce qu'on avait loupé entre le 2ème et 3ème film.
La séparation entre Woody et Bo était très émouvante.

Ensuite j'ai adoré la reprise de Je Suis Ton Ami qui suit avec des mouvements de caméra très astucieux le parcours de Woody.

Le fait que Bonnie délaisse Woody est le point de départ de l'intrigue, c'est à ce moment qu'il commence à se remettre en question et ça fait un joli parallèle à ce qui est arrivé à Bo.

J'étais un peu étonné que Bo ne se considère pas comme étant un jouet d'Andy puisqu'on le voit bien jouer avec elle dans le 1er film, mais apparemment c'est pour Molly qu'elle avait été achetée à la base donc ça explique qu'il l'ait délaissée.

En parlant de Bo, j'étais au départ assez sceptique quand à son changement de personnalité, mais au final c'était plutôt bien amené et crédible au vu de ce qu'elle a traversé.

Autre point très positif: Gabby Gabby. Ce personnage aurait pu être une redite de ce qui a été fait puisqu'en fin de compte sa backstory est peu ou prou la même que celle de Papi Pépite: elle a passé toute son existence derrière une vitre à imaginer la vie qu'elle aurait pu avoir si elle n'était pas défaillante, de la même façon que le chercheur d'or a passé sa vie sur une étagère sans jamais être déballé.
La différence c'est que Gabby Gabby n'est pas mauvaise de base et ne souhaite de mal à Woody que pour accéder à son rêve. Et lorsque celui-ci s'évapore après qu'elle fut rejetée, elle était même prête à rendre sa "corde vocale" à Woody.
Gabby Gabby m'a beaucoup touchée, c'est un personnage approfondi et intéressant. D'abord présentée comme la méchante, il s'est avéré qu'elle était gentille, à l'opposé de Lotso qui à la base était montré comme "gentil"...

Ses "sbires" marionnettes étaient plutôt flippantes, ce qui m'a beaucoup plu. Ils m'ont beaucoup rappelé la marionnette Billy dans l'épisode de Buffy du même nom (pour ceux qui connaissent). Leurs apparitions faisaient très "film d'horreur" bien que parfois ça pouvait prêter à des scènes amusantes (les brebis qui mordent les fesses d'une des marionnettes ou lorsqu'une femme se penche près de la poussette tombée et hurle en voyant une marionnette à la place du bébé )

En parlant de comédie, Fourchette sort clairement du lot, chacune de ses apparitions était hilarante!! J'ai beaucoup aimé son côté enfant ignorant qui apprend tout de la vie. Sa conversation avec Woody sur la route était un moment très fort à mes yeux, j'ai vraiment apprécié cette scène.

À part ça j'ai bien aimé les 2 peluches, leur humour était moins lourd que je pensais et Jamel Debbouze s'en est plutôt bien sorti sur le personnage de Ducky. D'ailleurs perso je considère ce duo comme le premier couple gay officiel de Disney. Ducky qui appelle sans arrêt  Bunny "mon lapin" et lorsqu'ils disent "Allons nous trouver un enfant", les allusions sont très évidentes (enfin à mes yeux, si ça se trouve c'est juste moi qui me fait un délire! ^^)
Enfin, officiel ou pas perso je les trouve trop mignons ensemble!  

J'ai aussi adoré Duke Caboom avec son accent québécois et ses poses continuelles et ses "Oh yeah!" J'ai eu un vrai coup de cœur pour ce perso.
En fin de compte tous les nouveaux personnages s'en sortent très bien. On voit un peu moins les anciens jouets d'Andy mais je pense qu'ils ont suffisament brillé dans les opus précédents. Il y avait de toute évidence trop de personnages pour tous leur donner un rôle à jouer. Heureusement la plupart d'entre eux ont tout de même leur moment de gloire à l'écran.

De manière générale, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère du film, que ce soit dans la boutique ou dans la fête forraine.

ÉDIT: J'ai oublié de mentionner le final, honte à moi. Tout d'abord, je suis ravi que Woody et sa bande ne ramène finalement pas Gabby Gabby, Bunny et Ducky (ni Bo) à Bonnie. Ça aurait été redondant avec la fin de Toy Story 2.
Et le fait que Woody ne reparte pas avec ses amis auprès de Bonnie... je ne peux qu'applaudir ! Une fin triste mais totalement en accord avec ce que le film essayait de véhiculer : le désir d'explorer de nouvelles choses, découvrir le monde, se remettre en question et ne pas rester accroché au passé.
La séparation entre Woody et Buzz était vraiment émouvante, j'en ai eu les larmes aux yeux. Et la façon dont Buzz suggère à Woody de partir avec Bo ("Bonnie s'en remettra") est très bien amené.

Ce final n'est peut-être pas aussi intense que celui de Toy Story 3, mais clôt néanmoins la saga comme il se doit avec beaucoup d'émotions.

Avec Bo, ils vont désormais découvrir de nouveau horizons et passer d'enfants en enfants, ensemble.

Lorsque la Bergère est emmenée loin de la maison d'Andy, elle propose à Woody de venir avec elle dans le carton, "des enfants perdent leurs jouets tous les jours". Mais Woody ne peut se résoudre à laisser Andy.

Aussi, des années après, Bonnie ne fait que délaisser un peu Woody pendant quelques semaines. Mais surtout, Bonnie n'est pas Andy et Woody a du mal à faire le deuil de son premier enfant. Il a moins d'attaches avec Bonnie, même si par fidélité il ne la quitterait pas, ni son groupe de jouets. Sans les retrouvailles avec Bo, il serait resté avec eux (sans le conseil de Buzz même d'ailleurs). Mais à la fin du 4, il décide de vivre enfin sa vie avec Bo, cette dernière après avoir été délaissée ayant choisit de passer d'enfants à enfants. Woddy aura fait le don de soi (laissant sa place de premier jouet ou même sa voix) jusqu'au bout, avant de finalement vivre sa vie pour lui-même. Comme dit Buzz, Woddy n'est alors "plus un jouet perdu".

Woody laissant les rênes de l'équipe à Jessie.

Oui c'était déchirant de voir Woody se séparer de ses amis, oui nous aurions tous préféré qu'ils retournent auprès de Bonnie vivre heureux pour toujours, mais parfois ce que l'on souhaite et ce qui est mieux pour le film n'est pas compatible, et je suis reconnaissant à Disney d'avoir tenu bon et proposé cette fin plus nuancée, plus triste mais tellement plus efficace.

Alors qu'on nous avait habitué aux antagonistes surprises, cette fois-ci, Gabby Gabby fait l'inverse et se montre en partenaire surprise : oui, elle réclame la boîte vocale de Woody, mais c'est finalement pour une bonne raison : elle s'est avérée défectueuse dès qu'elle a été sortie de sa boîte, et ainsi aucun enfant n'a voulu jouer avec elle.
Cela supposerait qu'un jouet doit être parfait pour plaire, mais avec Fourchette, on a une sorte d'antithèse à cette idée : il est fait de toute pièces des mains d'une fillette de 5 ans, donc loin d'être parfait - il faut le dire sans crainte, Fourchette est un... "déchet" ? Non, j'allais dire "bricolage", donc loin d'être parfait - et pourtant, la fillette en question l'adore au point d'en faire son chouchou.
Duke Caboom est aussi intéressant car, loin d'être seulement drôle, son passif avec Jeanjean témoigne du grand décalage entre ce que nous fait croire la publicité et ce qui est réellement faisable. En l'occurrence, Jeanjean le rejette dès qu'il le reçoit car il n'arrive pas à refaire le saut comme dans la publicité, et cela affecte Duke qui n'a pas confiance en lui.

La principale source d'amusement est portée par Bunny-Ducky (je les mets attachés car... ils le sont, ma foi ), et en fait, il ne servent qu'à amuser la galerie, et ils le font mal en étant juste lourds, voire agaçants.

On suit principalement les nouveaux compagnons de La Bergère, ainsi que les jouets de l'antiquaire, ce qui témoigne d'une volonté de ce volet de s'émanciper, mais la "bande" s'en trouve complètement effacée, et surtout... qu'a fait Buzz pour mériter pareil traitement ? Alors qu'il savait prendre des décisions sages et intelligentes, il est devenu juste un pantin (hormis à la fin, mais j'y reviendrai). Jessie a un bon rôle mais de façon momentanée, les autres deviennent transparents.

Alors que Woody, La Bergère, Duke Caboom et Bunny-Ducky et la bande devaient se retrouver au carrousel pour que Woody les rejoigne, il choisit finalement de rester avec La Bergère, et, de façon symbolique, donne son insigne de sheriff à Jessie.
D'un côté, la mise en scène est magnifique, car elle marque en plus les (brèves) retrouvailles de La Bergère avec ses anciens compagnons, et ça évite une fin trop facile pour en proposer une plus douce-amère, mais d'un autre côté, Woody balaye d'un coup le principe auquel il s'est attaché depuis le début, à savoir "rendre un enfant heureux"

Je ne trouve rien à reprocher au film mis-à-part, comme dit plus haut, les personnages des anciens films qui ont un temps à l'écran très limité comme Mr et Madame Patate, Zig Zag, Rex etc... (surtout Jessie qui est pourtant un personnage central des films Toy Story mais qui ne fait rien durant presque tout le film ce qui est regrettable pour ce dernier volet.

De tous les personnages introduits, Gaby est juste particulièrement attachante.
Après Papy Pépite et Lotso, elle rompt le train-train du méchant que doivent affronter la bande de jouets pour retourner chez leur propriétaire.
Prenant exactement ce rôle durant les deux tiers du film, la scène de dialogue avec Fourchette permet cependant de se rendre compte que c'est plus son désespoir qui la force à agir ainsi.
La voir finalement acceptée à la fin du film par un enfant perdu était assez émouvant. Les deux sont seuls et finissent par se trouver, ayant besoin de l'un et de l'autre. C'était très beau pour ce personnage qui, au fond, redoutait de ne jamais vivre ce moment après tant de temps passé dans la boutique.

A ce sujet, quel coup de bol les moutons ont eu !

A moins qu'ils décident de faire une petite série ou des courts métrages sur Woodie, la Bergère et éventuellement d'autres jouets qui viennent en aide à des enfants. Cela pourrait être vraiment sympas comme concept de série. Même si, avec Gaby Gaby, ce sujet est déjà traité. Mais j'aurais adorée un épisode avec un jouet qui se retrouve dans un hôpital et accompagne un enfant gravement malade. Pour comprendre que, malheureusement, l'enfant va mourir. Les thématiques pourraient être chouettes, même si c'est un coup à sortir les kleenex.