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 [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire)

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LadyMoonlight

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MessageSujet: [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) Horlog11Sam 20 Aoû 2016 - 18:18

Bonjour à tous !

Comme je m'ennuie pas mal en ce moment niveau écriture (plein de projets, mais aucun qui avance réellement), je me lance dans une nouvelle fanfiction sur notre manoir préféré Very Happy Elle se déroule trois ans après ma première fiction, mais comme il n'y a aucune référence à cette histoire (du moins pas pour l'instant), pas besoin de la lire si ce n'est pas fait. Voyez comme je suis magnanime Wink

Encore une fois, je précise que cette intrigue en particulier et les personnages de Richard Frees, Hatty Barbicane, Adam Manchester, Joseph Hawthorne, Cristobal Harrington et Robert Blaxton sont ma propriété. Merci de ne pas les copier Smile

Et nous commençons avec un très court prologue ! Je vous souhaite une excellente lecture !

----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Prologue

Thunder Mesa, 1893

Richard Frees serra les poings, s'efforçant de retenir les larmes qui lui montaient aux yeux. Il jeta un regard autour de lui, à la recherche d'une issue, mais il n'y avait dans cette pièce que la fenêtre qui aurait pu lui servir d'échappatoire… Si elle n'avait été située à plus de quinze pieds au-dessus du sol. Un rire moqueur s'éleva soudain derrière lui, le faisant bondir. Il laissa échapper un cri de terreur et se rua vers la fenêtre, oubliant la hauteur. Il sauta au moment où son poursuivant faisait irruption dans le petit boudoir. Richard roula sur le sol pour éviter de se blesser, haletant. Son cœur battait si fort qu'il semblait prêt à lui briser les côtes. Il se releva tant bien que mal et avisa la ville illuminée de l'autre côté de la grille du cimetière. Un soulagement encore assourdi par la crainte lui arracha un soupir. S'il se dépêchait, peut-être parviendrait-il à s'éloigner suffisamment avant que son poursuivant ne l'ait rejoint. Il voulut se mettre à courir, mais une main gantée le saisit par le poignet et le tira en arrière.

- Non ! s'écria Richard. Lâchez-moi !

En réponse, son adversaire tira plus fort sur son bras, lui faisant perdre l'équilibre. Frees eut un hoquet d'épouvante et tendit sa main libre devant lui pour amortir sa chute. Il eut juste le temps d'apercevoir le cercueil tapissé de pointes qui se précipitait à sa rencontre avant que la douleur n'explose dans sa paume. Son hurlement couvrit à peine le rire triomphant de son adversaire.
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MessageSujet: Re: [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) Horlog11Dim 21 Aoû 2016 - 2:53

Hey, moi je dis que d'après cette prologue, et en ayant lu tes autres fictions, ça promet, et crois moi je vais les lire !! J'espère juste que ce sera un travail aussi remarquable que les autres fanfiction que tu nous as pondus, mais je pense ne aps être décus Wink
En espérant te lire bientot (S ou ici )
HRJunior Wink


"Tour de Phantom Manor, ici Star Tour 1401, Maneuvre d'approche en cours et atterissage piste 13 comme prévu pour Janvier 2019"
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LadyMoonlight

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MessageSujet: Re: [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) Horlog11Dim 21 Aoû 2016 - 20:20

Merci beaucoup ! Wink Comme tu le vois, j'ai bien noté les détails dont tu m'avais fait part il y a plus d'un an déjà ^^ Et voilà déjà la suite ! Bonne lecture !

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- 1 -
La note dans le journal

Baltimore, 1893.
   
Hatty Barbicane leva à peine les yeux de ses notes lorsque l'homme pénétra dans son cabinet. Son assistante hésita une seconde avant de refermer la porte. Ce fut le claquement du battant qui alerta la jeune femme. Elle jeta un bref regard à son patient et soupira. Il avait l’air perdu et nerveux. Elle détestait les nerveux. C’étaient les plus susceptibles de remettre en cause son jugement et d’aller voir ailleurs. L’homme s’assit lentement face au bureau, triturant les bords de son chapeau. Hatty prit le temps de mettre un point final à ses notes avant de poser sa plume et de le regarder dans les yeux. Elle vit immédiatement qu’elle l’avait pris au dépourvu : il releva vivement la tête vers son visage et le rouge lui monta aux joues. La jeune femme se garda de tout commentaire. Elle avait besoin de ce patient.

— Bien, dit-elle. Pardonnez-moi, monsieur, je suis assez occupée. Comment vous appelez-vous ?
— Robert Blaxton, répondit l’homme.
— Eh bien, monsieur Blaxton, qu’est-ce qui vous a conduit chez moi ?

L’homme hésita à répondre. Finalement, il se détourna et le rouge de ses joues laissa place à une légère pâleur.

— La peur, Miss, répondit-il à voix basse. Je suis terrorisé depuis que j’ai quitté mon travail.

Hatty ouvrit aussitôt la bouche pour lui demander de quel travail il s’agissait, mais n’en eut pas le temps : il se remit aussitôt à parler, la fixant d’un regard lointain et épouvanté.

— J’étais secrétaire pour le maire d’une petite ville, dans le Colorado, souffla-t-il. Je l’ai été pendant des années. Pourtant, il y a deux semaines, j’ai dû partir… Ou plutôt, j’ai dû m’enfuir. Le maire a été attaqué et torturé. Depuis, je suis terrifié à l’idée que son agresseur puisse me retrouver.
— Vous en veut-il ? s’enquit Hatty. Aurait-il une raison valable de vous rechercher ?

Blaxton hocha frénétiquement la tête et plaqua une main sur sa poitrine, comme pour empêcher son cœur d’en sortir.

— Mon âme, chuchota-t-il. Il ne lui en manque qu’une, et la mienne ferait très bien l’affaire. Il a échoué à prendre celle de monsieur Frees, mais il n’hésitera pas à s’en prendre à son entourage…
— Votre âme ? répéta Hatty en retenant de justesse un sourire amusé. Voyons, monsieur Blaxton, personne ne peut vous voler votre âme, si ce n’est le Seigneur lui-même. Avez-vous peur de Dieu ?
— Non, Miss. Mais je peux vous assurer que celui qui a attaqué monsieur Frees a le pouvoir de voler les âmes, d’en faire des esprits errants. Et il ne s’agit pas du Seigneur.

Hatty secoua la tête. En elle-même, elle se demanda ce qui lui avait pris lorsqu’elle avait décidé de devenir aliéniste.

— Personne ne peut s’emparer des âmes des autres, insista-t-elle. Sans doute avez-vous mal compris les dires de cet individu. Avez-vous déjà essayé le bromure de potassium pour calmer votre angoisse ?

Blaxton se crispa soudain et se pencha par-dessus le bureau pour saisir la main de la jeune femme. Hatty sursauta et tenta de se dégager, mais l’homme serra ses doigts à les briser, lui arrachant un gémissement de douleur.

— Je suis venu pour obtenir un remède contre ma peur, docteur Barbicane, siffla-t-il. Pas pour que l’on me prenne pour un fou ! Je sais ce que j’ai vu ! Henry Ravenswood a le pouvoir de retenir les âmes des défunts chez lui !
— Monsieur, bredouilla Hatty, les yeux écarquillés. Lâchez-moi… J’ignore qui est ce Henry Ravenswood dont vous me parlez, mais il ne s’agit sans doute que d’une plaisanterie de mauvais goût…
— Vous ne comprenez pas, docteur, répondit Blaxton avec un sourire amer. Ravenswood n’a plus le cœur à la plaisanterie. En fait, son cœur essaie surtout de recommencer à battre… Car cet homme, croyez-le ou non, est mort il y a trente-trois ans, maintenant.

Il fixa la jeune femme un moment, oscillant entre sa colère et sa peur, puis la relâcha. Hatty s’écarta aussitôt du bureau, méfiante. Décidément, elle détestait les nerveux. Blaxton remit soudain son chapeau sur sa tête et se leva, prenant l’aliéniste au dépourvu.

— Vous êtes comme tous les autres, en réalité, lâcha-t-il d’un ton déçu. J’aurais cru qu’une femme ferait preuve de moins de scepticisme… Mais visiblement, j’avais tort. Je suis navré de vous avoir dérangée, docteur Barbicane. Bonne soirée.

Hatty s’apprêtait à lui répondre machinalement, lorsqu’elle réalisa avec horreur qu’il voulait partir sans la payer. La jeune femme bondit sur ses pieds et le retint par la manche au moment où il allait ouvrir la porte. Blaxton se dégagea vivement et se plaqua contre le battant, la prenant au dépourvu : la colère et la déception avaient déserté son visage, laissant place à la peur qu’il décrivait un instant plus tôt. Il se ressaisit vite, cependant, et adressa un regard furieux à l’aliéniste.

— Ne refaites jamais cela ! s’exclama-t-il. Avez-vous déjà oublié ce que je vous ai dit ?
— Non, répondit Hatty. Mais vous ne m’avez pas payée.

Blaxton haussa les sourcils, puis laissa échapper un petit rire incrédule.

— Vous payer ? répéta-t-il. Pourquoi ? Je n’ai pas obtenu ce que j’étais venu chercher. Je n’en ai payé aucun avant vous, pour la même raison.
— Mais j’ai besoin de cet argent ! protesta la jeune femme.
— Moi aussi ! répliqua Blaxton. A présent, Miss, si vous voulez bien m’excuser…

Il pinça le bord de son chapeau dans un geste sec et quitta la pièce sans un mot de plus, au grand désespoir de Hatty. L’assistante regarda passer l’homme avec surprise et se tourna vers l’aliéniste, qui lui répondit par un regard impuissant. Elle referma la porte un peu plus violemment qu’elle l’aurait voulu, puis la rouvrit après quelques minutes, habillée d’un long manteau brun, un chapeau assorti sur la tête et son sac à la main. Elle salua rapidement son employée, puis quitta le cabinet d’un pas vif. Une fois dehors, ses yeux couleur de plomb scrutèrent les passants à la recherche de Blaxton, mais elle ne parvint qu’à s’attirer le regard curieux d’un élégant dans la fleur de l’âge. La jeune femme se détourna aussitôt et remonta la rue, le front plissé par l’inquiétude. En tant que femme, elle n’avait jamais bénéficié d’une grande considération dans son métier… Mais ces derniers mois avaient été catastrophiques : les patients désertaient son cabinet, et elle perdait de plus en plus d’argent. Par chance, son cousin et son fiancé vivaient avec elle, et parvenaient tant bien que mal à assurer leur revenu.

Hatty s’arrêta devant la porte de sa demeure et soupira. La peinture des murs s’écaillait de plus en plus. En vérité, songea-t-elle en entrant, toute la maison tombait en ruines. Elle pourrait peut-être demander à son père de faire quelques réparations… Elle accrocha son manteau et son chapeau à une patère près de la porte et lâcha son sac un peu plus loin. Elle se sentait épuisée. Un chocolat chaud et une longue nuit de sommeil lui feraient le plus grand bien. Elle se dirigea vers la cuisine, ses yeux brillant d’un plaisir anticipé à la simple pensée de la boisson brûlante et sucrée…

— Hatty, darling !

La jeune femme sursauta. Elle en avait oublié les deux hommes de la maison.

— Hatty ! répéta la voix. C’est vous ?
— Oui, Joseph, répondit-elle. Qui d’autre voudriez-vous que ce soit ?
— Adam est sorti il y a une heure, fit Joseph Hawthorne en se postant à la porte du salon. Il aurait pu rentrer avant vous. Vous allez bien ? ajouta-t-il en remarquant l’expression contrariée de Hatty.
— Un patient est parti sans payer, expliqua la jeune femme avec un soupir. Et, selon lui, il a fait de même avec plusieurs autres aliénistes alentours. Or, vous savez comme moi que l’argent manque…

Joseph écarquilla les yeux et ses sourcils disparurent sous ses épais cheveux bruns. Il tira légèrement sur sa moustache, puis s’approcha de Hatty pour lui prendre les mains.

— Darling, dit-il. Figurez-vous que j’ai peut-être trouvé la solution à vos problèmes… Et à ceux d’Adam également, s’il accepte de nous suivre.

Sa fiancé lui jeta un regard dubitatif — le même, se souvint-il, que celui qu’elle lui avait adressé lorsqu’il avait voulu acheter leur demeure actuelle. Sans lui laisser le temps de l’interroger, Joseph l’entraîna vers le salon, lui faisant oublier ses rêves de chocolat chaud. Là, il la fit asseoir de force et lui tendit un journal dans un geste impérieux. Hatty le prit avec méfiance et observa la courte annonce qu’il lui désignait : le maire d’une ville appelée Thunder Mesa demandait un médecin compétent, quel qu’il fut. Au-dessous de la demande, imprimé en lettres majuscules, se trouvait ce qui ressemblait fort à un appel à l’aide.

IL S’AGIT D’UNE URGENCE.

Hatty releva la tête vers Joseph, les sourcils froncés.

— Eh bien ? dit-elle. Je suis aliéniste, moi. Je soigne les esprits, pas les corps. Quant à Adam, il s’occupe des dents, rien d’autre.
— Vous avez de solides connaissances en médecine, tous les deux, objecta Joseph. C’est un collègue du journal qui m’a montré cette note. Celui qui l’a écrite la fait imprimer à chaque numéro depuis trois mois, dans tous les grands journaux d’Amérique. Cela doit lui coûter une fortune. Mais, d’après mon collègue, c’est la première fois qu’il précise que c’est urgent.
— Quelqu’un a déjà dû répondre.
— Je ne crois pas, répondit tranquillement le journaliste. Ce numéro date de la semaine dernière, et nous avons reçu cette annonce une nouvelle fois pour celui de cette semaine.

Il s’assit près de Hatty et tapota la page du journal.

— Vous et Adam pourriez y répondre, dit-il. Nous revendons la maison, gagnons suffisamment d’argent pour partir, et nous faisons tous les trois carrière à Thunder Mesa !
— La clientèle sera la même, rétorqua Hatty. Personne ne nous prendra au sérieux !

Joseph eut un sourire et secoua la tête.

— Non, darling, répondit-il. Vous ne trouverez pas plus différent de Baltimore : Thunder Mesa n’est rien d’autre qu’une ville minuscule du Colorado.

Hatty haussa les sourcils. Les paroles de Robert Blaxton lui revinrent en mémoire l’espace d’une seconde, mais l’arrivée de son cousin Adam Manchester dans le salon coupèrent court à ses réflexions. Elle espéra que Joseph ne parviendrait pas à le convaincre, mais elle déchanta très vite : le petit homme brun se montra des plus enthousiastes dès que le journaliste évoqua la possibilité de récupérer une clientèle.

— C’est une excellente idée, Joseph ! s’exclama-t-il avec un large sourire. Et puis, nous serions de véritables monstres si nous laissions ces gens dans le besoin !
— Nous serons abominablement mal vus là-bas ! protesta Hatty. Un journaliste pour divulguer leurs moindres secrets, un dentiste pour les torturer et une aliéniste pour les faire enfermer ! Quelle belle équipe, vraiment !
— Ne dis pas de sottises, Hatty, répondit Adam. Ils demandent un médecin, nous leur en offrons deux, avec en prime le journaliste qui a daigné faire attention à eux ! Ils nous accueilleront en héros.
— N’espère pas trop, cher cousin, lâcha la jeune femme d’un ton tranchant. Tu as toujours été un grand rêveur.
— Oh, Hatty ! s’exclama Adam, vexé. Tu ne devrais pas dire de telles choses. De toute manière, nous sommes à deux contre une. C’est décidé, nous partons.

Il adressa un bref signe de tête à Joseph, puis quitta la pièce. Les deux fiancés l’écoutèrent monter dans son bureau pour faire ses valises, et le journaliste jeta un regard d’excuse à Hatty. La jeune femme croisa étroitement les bras sur sa poitrine, furieuse. Joseph hésita, puis se pencha vers elle.

— Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour être pardonné ? dit-il.

Hatty lui jeta un bref regard et s’apprêta à le repousser, mais elle se souvint de la fatigue qui la tenait toujours. Ses yeux se remirent à briller et elle se retourna vers son fiancé :

— Un chocolat chaud serait parfait, répondit-elle.
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MessageSujet: Re: [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) Horlog11Jeu 25 Aoû 2016 - 20:16

Voilà le chapitre 2 ! Je crois que je me suis encore emballée, il y a beaucoup de dialogues dans cette partie...

Bonne lecture !

--------------------------------------------------------------------------

- 2 -
Le maire Frees

Assise sur un banc près de la gare, Hatty observait d'un air sceptique les rares personnes qui passaient devant elle. Même si quelques unes semblaient mieux vêtues que les autres, elles n'avaient pas l'air aussi aisées que les habitants de l'Est. Adam et elle devraient baisser leurs prix… Ce qui ne résoudrait peut-être pas leurs problèmes. De plus, au grand désespoir de la jeune femme, chaque passant avait la même allure que Robert Blaxton : ils lui paraissaient tous inquiets, méfiants et nerveux.

— Par pitié, marmonna-t-elle. Faites que nous ne restions pas longtemps ici…
— Ce n'est plus le moment de regretter Baltimore, Hatty, lança Adam en s'approchant d'elle. Joseph a dit que nous pouvons nous installer dans cette ville définitivement,et je crois qu'il a raison.

Il appuya ses mains sur le banc et observa la rue avec un demi-sourire.

— Nous nous plairons, ici, dit-il. Tu verras. Toi et Joseph ferez un beau mariage, et nous prospérerons tous les trois. Ce sera bien mieux qu'à Baltimore.
— À t'entendre, on croirait que tu essaies de te convaincre toi-même, commenta Hatty.

Adam ne releva pas. Jospeh ne tarda pas à les rejoindre et leur fit signe de le suivre. Les deux cousins s'éloignèrent aussitôt du banc, chacun portant un sac et une lourde malle.

— Voici donc Thunder Mesa, fit Joseph. C'est étrange. Je m'imaginais cette ville plus… vivante.

Un rire sifflant les fit tourner la tête : un vieil homme assis à l'ombre d'une maison pourrait en regardant le journaliste. Hatty fronça les sourcils en constatant qu'il ne se moquait pas tout à fait de lui. Au contraire, il avait l'air réellement amusé par ce qu'il avait dit.

— Qui est-ce ? s'enquit Adam.
— Un excentrique, répondit aussitôt la jeune femme. Ne faites pas attention à lui, messieurs.

Elle adressa un regard noir au vieillard, puis prit la tête du trio. Ils devaient trouver l'hôtel de ville, et le plus tôt serait le mieux. Ils avancèrent en silence jusqu'à parvenir à la grand-rue - une large allée de terre battue bordée de commerces, de restaurants et de quelques demeures. Chaque bâtiment avait l’air aussi mal entretenu que leur maison à Baltimore et, chose étonnante, ce lieu censé être le cœur de la ville était presque désert. Joseph agrippa soudain le bras de Hatty et lui désigna un point au bout de la rue. La jeune femme tourna la tête et écarquilla les yeux, stupéfaite. Derrière elle, Adam laissa échapper un petit rire incrédule.

— Eh bien, lâcha-t-il. Ce n'est pas là le genre de maisons que l'on peut voir à Baltimore…

Les deux autres approuvèrent d'une voix faible. Face à eux, au sommet d'une colline, se dressait le plus beau manoir qui leur avait été donné de voir… Mais également le plus délabré. La peinture avait depuis longtemps disparu, les fenêtres semblaient couvertes de poussière et les jardins étaient envahis par une végétation des plus denses. Hatty avisa soudain l'énorme cadenas fixé sur la grille et frissonna. Depuis quand cette bâtisse était-elle abandonnée ?

— Il est beau, n’est-ce pas ? lança soudain une voix derrière eux.

Le trio sursauta, et ils firent volte-face. Un homme d’une trentaine d'années, habillé de vêtements élégants, mais démodés, les observait avec un sourire amusé. Il s’inclina gracieusement devant eux, portant une main à son chapeau melon.

— Malheureusement, je dois vous demander de ne pas le fixer trop longtemps, reprit-il. Son propriétaire pourrait s’en offusquer… Ou au contraire, il pourrait trop bien le prendre.

Il s’approcha de Hatty pour lui faire un baisemain, puis inclina la tête vers les deux hommes.

— Bienvenue à Thunder Mesa, dit-il. Je suis Richard Frees, le maire de cette ville.
— Nous sommes enchantés, répondit Joseph. Laissez-moi vous présenter ma fiancée, Hatty Barbicane, et son cousin, Adam Manchester. Quant à moi, je suis Joseph Hawthorne. Nous venons de…
— Baltimore, l’interrompit joyeusement Richard. C’est écrit sur vos valises. Je crois bien que nous n’avons jamais reçu de touristes de Baltimore. Est-ce très différent d’ici ?
— Plutôt oui, répondit Adam en esquissant un sourire. Je dirais que c’est… plus grand et plus peuplé. Mais nous n’avons pas le privilège de pouvoir admirer de telles merveilles, ajouta-t-il en désignant le manoir.

Richard laissa échapper un léger rire.

— Une merveille, répéta-t-il. Tout est relatif. Je n’irais pas aussi loin, mais je dois tout de même admettre qu’il est de toute beauté, ainsi exposé au Soleil.

Il observa la demeure un instant et Hatty en profita pour détailler son visage imberbe. Blaxton lui avait parlé d’un maire nommé Frees, mais celui-ci avait l’air beaucoup plus jeune que son secrétaire présumé. Et également beaucoup plus aimable. Ensuite, il n’avait pas l’air particulièrement mal en point… Sauf peut-être au niveau de sa main droite, enveloppée dans un bandage. Le maire se retourna soudain vers eux et surprit le regard de la jeune femme. Amusé, il leva la main à hauteur du visage.

— Un accident, dit-il. Rien de trop grave. Je devrais être guéri d’ici peu.
— Qui vous l’a dit ? interrogea Hatty, méfiante.

Si un médecin avait déjà installé son cabinet en ville, elle se ferait une joie d’étriper ses deux compagnons de voyage.

— Mon intuition, répondit Richard. Nous n’avons plus de docteur à Thunder Mesa depuis quelques années. Fort heureusement, la ville est tranquille et notre métabolisme est solide, mais il est vrai qu’un médecin ne serait pas de refus…

Son sourire s’estompa et il soupira.

— Si seulement l’un d’eux voulait bien répondre, marmonna-t-il. L’un de vous trois serait-il médecin, par hasard ? ajouta-t-il d’un ton presque suppliant.

Joseph fronça les sourcils tandis que Hatty et Adam échangeaient un regard. Richard suivit ces mouvements avec inquiétude.

— Qu’y a-t-il ? voulut-il savoir.
— Il y a que vous n’avez visiblement pas reçu ma lettre, répondit Joseph d’un air contrarié. Miss Barbicane est aliéniste et Monsieur Manchester est dentiste. À eux deux, ils ont toutes les compétences d’un bon médecin. Je suis l’un des journalistes qui ont repéré votre annonce.

Richard écarquilla les yeux, stupéfait, puis poussa un cri de joie qui résonna un moment dans la rue déserte. Il saisit la main de Joseph et la serra jusqu’à lui faire mal, un large sourire aux lèvres. Malgré elle, Hatty ne put retenir un petit rire. Elle n’avait pas cru qu’ils seraient si bien accueillis.

— Si je n'osais, j’appellerais tout cela un miracle ! s’exclama le maire. Monsieur Nutterville sera ravi ! Deux docteurs pour le prix d’un ! Croyez-moi, vous serez vite débordés. Quant à vous, Monsieur Hawthorne, je suis sûr que l’on pourra vous trouver un poste quelque part.
— Vous m'en voyez ravi ! répondit Joseph. Mais dites-moi, en ce qui concerne cette lettre…
— Oh, ne vous en faites pas pour cela. Les lettres ont la fâcheuse habitude de se perdre avant d’arriver ici. Sauf si quelqu'un prend la peine d’aller les chercher dans la ville la plus proche…

Il pointa du doigt une vieille diligence, rongée par le temps et les termites, abandonnée près d’un quai désert. Joseph haussa les sourcils, surpris.

— Décidément, lâcha-t-il. Voici une ville bien étrange. Un manoir que personne n’entretient, une grand-rue sans personne pour l’animer, pas de service postal… Et de vieux fous qui se moquent de moi ! Rassurez-moi, monsieur Frees : ce n’est pas tous les jours ainsi ?
— Non, bien sûr que non, sourit Richard. La bonne humeur de Thunder Mesa reviendra dès que Monsieur Manchester et Miss Barbicane auront fait leur office. En ce qui concerne le manoir, je crains que l’on ne puisse plus rien faire pour lui… Le pauvre.

L’espace d’un instant, Hatty eut l’impression qu’il parlait de la bâtisse comme d’une personne. Elle jeta un bref regard à la demeure, puis se retourna vers le maire. Il était à nouveau plongé dans la contemplation des hauts murs qui se dressaient sur la colline, son visage exprimant un mélange d’admiration, de respect et… de crainte ? La jeune femme l’observa un peu plus attentivement. Ouis, sans aucun doute, il y avait de la peur dans son expression.

— Monsieur Frees ? lança-t-elle soudain.

Richard se retourna vers elle, interrogateur.

— Avant notre départ, un certain Robert Blaxton est venu me voir dans mon cabinet, fit Hatty. Il m’a dit avoir été le secrétaire d’un Monsieur Frees, maire d’une petite ville du Colorado. Le connaissiez-vous ?

Le maire hocha la tête, l’air surpris.

— Oui, répondit-il. Robert était effectivement mon secrétaire. Cela fait un mois, je crois, qu’il a disparu. Ravi d’entendre qu’il va bien.
— Je n’irais pas jusque là, tempéra la jeune femme. Il était terrifié, persuadé qu’un monsieur Henry Ravenswood allait revenir d’entre les morts pour lui arracher son âme.

Richard éclata de rire à ces mots et secoua la tête.

— J’espère que vous ne l’avez pas cru ? dit-il. Henry Ravenswood était le propriétaire du manoir. Il est bel et bien mort il y a plus de trente ans, et il ne risque pas de se relever, croyez-moi ! Il a été enterré vivant dans sa propre mine, avant de mourir des suites d’une explosion.

Le trio se tourna vers la montagne couleur ocre qui se dressait au beau milieu de la rivière, de l’autre côté du quai. Un frisson d’horreur les parcourut. Richard posa une main sur l’épaule d’Adam, qui sursauta à ce contact des plus familiers, et passa devant eux pour leur montrer leur nouveau logement. Hatty le suivit presque à contrecoeur : tout d’abord, ils se rapprochaient du manoir et son instinct lui soufflait que ce n’était pas une bonne idée. Ensuite, bien qu’il fut un excellent acteur, le rire de Richard Frees avait sonné faux à ses oreilles. Cet homme était un menteur.

Un menteur et un nerveux.
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MessageSujet: Re: [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) [Fanfiction] Phantom Manor : Non Omnis Moriar (titre provisoire) Horlog11Mar 30 Aoû 2016 - 14:46

Bon, j'avais prévu de poster de manière plus régulière et rapide, mais je galère à écrire le chapitre 3 avec à peine une page en deux semaines. Pour l'avance que je voulais prendre c'est raté Razz

Donc comme ça risque d'être encore long avec la rentrée qui vient se caser entre deux, je partage avec vous ce petit portrait de Hatty fait complètement à l'arrache ce midi (je précise que je ne suis pas très pro et que je dessine principalement à partir de plein de détails d'autres dessins. Suffit de voir les cheveux de la demoiselle pour comprendre Smile )

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