Shōgun est une excellente série. Je ne peux que conseiller de la découvrir.
Le spectateur est un peu comme le personnage de John Blackstorm : perdu dans une culture et une langue qu'il me maîtrise pas, il doit apprendre à en saisir peu à peu les codes, où la violence brutale côtoie le plus fin des raffinements. La grande présence de la langue japonaise participe à cette immersion. Les jeux de pouvoirs sont captivants, et les scènes d'actions se mêlent à celles de contemplations.
La série est magnifique visuellement, avec une attention minutieuse apportée aux détails pour retranscrire le Japon féodal. Les costumes sont d'une qualité remarquable et les décors superbes.
Le casting est absolument impeccable, en particulier pour les personnages japonais qui arrivent à faire passer tellement d'émotions en restant quasiment impassibles.
Hiroyuki Sanada donne beaucoup de gravité et de prestance à Yoshii Toranaga, tout en gardant un petit côté espiègle dans le regard. Le personnage pourrait pourtant vite sembler froid, calculateur et antipathique.
A l'inverse, Cosmo Jarvis est un John Blackthorne explosif, tel un éléphant au milieu d'un magasin de porcelaine. J'aime le fait que la série évite le côté 'sauveur blanc', l'étranger qui arrive et qui résout les problèmes. C'est même l'inverse, car il est souvent manipulé par les autres malgré sa bravoure. Il y a quelques choses d'assez tragique dans ce personnage, qui cherche à fuir sa prison dorée pour reprendre sa liberté de naviguer sur son navire. Mais il y a aussi beaucoup de symboliques, avec ce personnage mis à nu (littéralement) au début qui peu à peu apprend les codes, pour finalement "renaitre" après avoir tant cherché son indépendance et fuir la mort.
Mais mon coup de cœur est pour Lady Mariko, magnifiquement interprétée par Anna Sawai. Tant d'élégance et de force. Un personnage complexe, possédant une aura qui ne laisse pas indifférent. Rien que pour l'épisode 9, l'actrice mériterait de nombreuses nominations et récompenses.
Et quel final. Beaucoup d'émotions. Je n'ai d'ailleurs pas pu retenir quelques larmes lors du dernier moment entre Blackthorne et Fuji.
J'ai attendu chaque nouvel épisode avec grande impatience, et j'ai été captivé du début à la fin. Je pense revisionner intégralement la série très prochainement, afin d'essayer de saisir ce qui m'a échappé au premier visionnage.